- hoqueton
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• auqueton « cape de coton » XIIe; ar. al-goton « le coton »♦ Anciennt Veste de grosse toile que les hommes d'armes portaient sous le haubert. — Casaque de paysan. Hoqueton de berger.⇒HOQUETON, subst. masc.A. — Longue casaque brodée à manches, portée du Moyen Âge à la Révolution par les archers de la prévôté, les gardes. J'aurais cent fois sacrifié fortune et monarchie au bonheur de ne pas endosser trois ou quatre fois par jour un hoqueton brodé (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 300). Cent-vingt archers de guet (...) portant la jaquette à longs plis Sous le hoqueton bleu semé de fleurs de lys, Veillent du haut en bas, six devant chaque porte (HUGO, Fin Satan, 1885, p. 936) :• 1. Le cri en avait été fait la veille à son de trompe dans les carrefours, par les gens de monsieur le prévôt, en beaux hoquetons de camelot violet, avec de grandes croix blanches sur la poitrine.HUGO, N.-D. Paris, 1832, p. 12.— P. méton. Celui qui porte une telle casaque. Les hoquetons du parlement. Il fut conduit par deux hoquetons, au For l'Évêque, qui était situé sur le quai du Louvre (NERVAL, Illuminés, 1852, p. 41) :• 2. ... M. le chancelier (...) eut ordre du roi d'assister aux séances, et il y vint avec son cortège de cérémonies, huissiers et hoquetons, sous prétexte de maintenir l'ordre et de commander la liberté, mais, dans le vrai, pour surveiller et faire incliner les voix.SAINTE-BEUVE, Port-Royal, t. 2, 1842, p. 533.B. — P. ext. Casaque (en général). Les enfants de l'école viennent avec fracas Vêtus de hoquetons et jouant de l'harmonica (APOLL., Alcools, 1913, p. 60). Toujours vêtu de hoquetons de veau souple, guêtré de cuir jusqu'aux genoux, sautant de montagne en montagne avec son pas de Juif-errant, sec, moulinant des bras qu'il balançait (GIONO, Angelo, 1958, p. 29).Prononc. et Orth. : [
] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1180-90 auqueton « étoffe de coton » (A. DE PARIS, Alexandre, II, 72 in Elliott Monographs, 37, p. 75) — 1360-70 (Baudouin de Sebourc ds T.-L.). B. 1. a) ca 1130 alqueton « tunique militaire couvrant le torse et le haut des cuisses » (Gormont et Isembart, éd. A. Bayot, 271); b) XIIIe s. agn. hauketon (J. DE GARLANDE, Dict., éd. A. Scheler, p. 295); 2e moitié XVe s. [date des mss] hauqueton (Perceforest, I, 335 v° ds J. LODS, Le Roman de Perceforest, p. 206); 2. 1465 hoqueton « casaque brodée portée par les archers du roi » (J. DE ROYE, Chron. scandaleuse, éd. B. de Mandrot, t. 1, p. 126); d'où p. ext. 3. 1636 « archer du roi » (MONET). Empr. à l'hispano-ar. al
« coton » (cf. coton; le coton a été introduit par les Arabes en Espagne dès la 1re moitié du Xe s., v. COR., s.v. algodón); l'apparition du h initial est prob. due à l'infl. de huque (v. FEW t. 19, p. 102b, note 5). Fréq. abs. littér. : 16. Bbg. KIDMAN (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'espagnol... Paris, 1969, pp. 130-137 - RUPP. 1915, p. 67.
hoqueton ['ɔktɔ̃] n. m.ÉTYM. XIIIe; auqueton, v. 1180; alqueton, v. 1130; hocqueton, XIIIe; d'après heuque, huque « sorte de cape », arabe (’)ǎl-qŭtn « le coton ». → Coton.➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖1 Anciennt. Veste de grosse toile que les hommes d'armes portaient sous le haubert. — Casaque brodée que portaient les archers du grand prévôt, du chancelier.♦ (1636). Par métonymie. Archer revêtu de cette casaque.0 Le chancelier Séguier se transportait déjà au parlement, suivi d'un lieutenant et de plusieurs hoquetons (…)Voltaire, le Siècle de Louis XIV, IV.2 (1549). Vx. Casaque de paysan. || Hoqueton de berger (cit. 4). → Empêcher, cit. 30. — Régional. Sorte de cape. → Harmonica, cit. 2, Apollinaire.
Encyclopédie Universelle. 2012.